"Tu me manques"

S’écoule le temps sur les ondes du silence qui s’enfuit dans les brumes…

Je te cherche, hagarde, soumise, en proie à une passion qui ne saurait jamais s’éteindre...

Dans le vide des cieux, mes mains se tendent, dessinent les notes souffrantes d’une musique voguant dans l’ombre de nos regards dérobés. Je caresse les touches de ta voix qui s’estompe dans le sommeil cruel de l’univers ténébreux, fouille mon sol interne, creuse, creuse encore pour une rencontre.

Avec le matin qui s’éveille timidement, me parviennent tes baisers, si volatiles, si légers. Je les enlace et danse heureuse, puis, dans tes bras lointains, me faufile. M’emporte le son de tes souffles, aiguisant le moment retenu captif des minutes si restreintes.

En un sourire, je me laisse aller vers toi, barque sans destin que celui d’atteindre le chant.

Mouette passionnée d’une mer houleuse, amoureuse, tranquille, si folle, si étrange.

Depuis toujours, tu es devenu mon énergie, ma résurrection semant sur la blancheur des maux, sur l'horreur du rien, une petite fleur d'espoir.

M'enchaîne l'envie furieuse et effrénée de te caresser… De fondre en toi par la même férocité de ce silence qui nous accable.

M'enivrent tes lèvres qui, de la gourmandise des siècles asséchés, viennent, sans souci, boire aux gémissements de mon cou.

Extase au goût d’un bonheur sucré de larmes en saccades.

Sans mot, je m'unis au chant.

D'un regard, tu me dérobes du monde.

Et je plonge, toute nue, dans tes mers.

Ma peine… Cette horrible peine du manque, tel l'embryon cherchant une évasion, s'habille d'une patience que lui tissent, majestueusement, tes eaux.